Poison City
-Titre :
Poison city
-Auteur :
Tsutsui Tetsuya
-Éditeur français : Ki-oon
-Genre :
suspense, thriller
-Résumé :
Tokyo 2019, à moins d’un an de l’ouverture des Jeux Olympiques, le Japon est
bien décidé à faire place nette avant de recevoir les athlètes du monde entier.
Une vague de puritanisme exacerbé s’abat sur le pays, cristallisée par la
multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature,
cinéma, jeux vidéo, bande dessinée, aucun mode d’expression n’est épargné. C’est
dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un
peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra réaliste, Dark
Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et
son éditeur dans l’œil du cyclone….
Je dois
avouer que jusqu’à maintenant je n’avais pas trop prêté attention aux mangas
publié aux éditions Ki-oon. Mais on m’a prêté le premier tome de Poison city
et…. Ouah ! Dessiné et écrit par Tsutsui Tetsuya, prépublié sur un
magazine japonais sur internet, Poison City raconte la première expérience de
Mikio Hibino entant que mangaka dans un Japon conflictuel. Mais ce n’est pas
une histoire mais bien deux que nous suivons, car en même temps que les
péripéties de Mikio, nous suivons aussi l’histoire de son manga Dark Walker en
parallèle, qui agit presque en écho.
Le dessin
est beau, puissant et l’histoire dénonce un Japon ou la censure y est toujours
plus importante et arbitraire. Et c’est la toute la puissance du manga, car
pour que Mikio voie son œuvre publié sans risques, il est obligé de soumettre
son histoire à des modifications, modifications qui nous toucherons de pleins
fouet vu que nous lisons Dark Walker en parallèle, celui-ci est en plus
toujours lié à l’avancement de l’histoire principal apportant des pauses nous
permettant d’assimiler complètement les parties.
Mais pour
bien comprendre les sous-entendus et les références de l’œuvre, il faut
fouiller dans la vie de Tsutsui Tetsuya. L’auteur de Reset et Duns Hunt a
publié en 2004 son dernier titre : Manhole, parlant d’un virus infectant
l’homme par l’œil et le lobotisant petit à petit. Comme toujours Tsutsui
obtient un grand succès. Mais quelque mois plus tard, il apprend que le premier
volume de Manhole est censuré au motif d’une « incitation considérable à
la violence et à la cruauté chez les jeunes » par la section des affaires
sociales et de la santé du département de Nagasaki. Résultat : Manhole se
retrouve retiré des librairies et des bibliothèques du département. Ce comité
composé de 39 personnes passe en revue des titres jugés sensibles afin de
déterminer s’ils sont jugés « nocifs pour la jeunesse ». De manière
très subjective, ce comité utilise un système de ratio : chaque page
considérée comme néfaste est annotée et comptabilisée afin d’établir un
pourcentage de nocivité. Seul le dessin est pris en compte dans ce barème qui
ne prend absolument pas en considération le scénario ou les thèmes abordés, il
s’agit d’un jugement arbitraire, uniquement basé sur une appréciation visuelle.
Tiens donc, cela rappelle l’histoire d’un certains manga.
Ce manga est
donc une œuvre qui dénonce la censure progressive qui gagne le Japon en
espérant faire bouger ses lecteurs mais sans leurs enfoncer ses idées dans leurs
cranes. Ce manga est beau, puissant, son message fort et percutant.
17/20
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